Fêtes de début de saison et ouverture de portes. Ça y est, la saison est commencée….
Même si l’on constate une baisse effective de représentations dans chaque théâtre (environ 1/4 de spectacles produits en moins par lieu).Les efforts de nos programmateurs sont remarquables afin de nous organiser un maximum d’offres
Pour cela chacun fait fonctionner son réseau, s’associe, collabore. Ainsi le public devient de plus en plus mobile. Ce sont les sociétés de transport qui s’en réjouissent le plus probablement. Tout le monde y va de sa navette, les festivals se multiplient. Attention les billetteries chauffent surchauffent et il devient de plus en plus complexe pour le spectateur de réserver et faire des choix. Logiciel EXEL et Doodle impératifs sous risque de se retrouver avec 3 programmes le même soir ou deux résa pour le même spectacle sur deux abonnements différents…Croyez en mon expérience!!!
Mais bon ne soyons pas négatifs et profitons de ces temps émancipateurs et intelligents, de ces moments divertissants et bénéfiques à notre bon moral .Et ne crachons pas dans la soupe même si elle est parfois trop populaire Il y a longtemps que j’arpente les territoires des arts vivants en région et c’est en toute impartialité et subjectivité que je vous livre ma sélection et mes coups de cœur.
Au programme de cet automne quelques bien belles propositions
NOTULES.
Comme mise en bouche quelques sorties de résidence afin de nous mettre en appétence. Je vous fais écho de quelques découvertes… à venir dans la saison
Très attachée à la valeur que peuvent porter un regard critique sur les sorties de résidences dont Lille- Dicidanse c’est fait une spécificité. Voici quelques notules sur ces trouvailles très prometteuses.
C’est au Vivat, http://www.levivat.net/le-blog/samedi-cetait-les-portes-ouvertes-du-vivat dans le cadre de son ouverture de saison que nous avons le bonheur de retrouver que Belinda Annaloro ( souvenez-vous de POPUP Belinda Annaloro Vivat novembre 2011 )pour une nouvelle proposition toujours aussi ludique et pimpante . ATLAS est le titre judicieusement choisi pour ce prochain spectacle. Belinda nous livrera avec la délicatesse et la sensibilité qui l’habite sa perception quelque peu fantaisiste du paysage et de sa conception poétique de la géographie. C’est à la Maison des Artistes, laboratoire de recherche et lieu d’expérimentation artistique qu’elle nous invite à explorer par le petit bout de la lorgnette et de l’oreillette l’univers merveilleux qu’elle a conçu en préambule à la création scénique .Dans cette étape de travail ,elle nous expose les matériaux futurs du spectacle dans une joyeuse déambulation faite de point de vues sur les maquettes plus ou moins parfaites de reconstitutions architecturales et paysagères, de projections et captations vidéo et d’écoute d’un texte poétique sur ses cheminements enjoués

C’est par la rencontre et l’échange avec les publics qu’elle continue à glaner les éléments d’une dramaturgie toujours aussi ludique, gaie et colorée. ATLAS sera créé en novembre 2015 nous ne manquerons pas de participer à cette nouvelle invitation au voyage

Poursuivons cet après-midi ensoleillé en rejoignant l’équipe du Vivat où la pétulante Bernadette Appert Cie ZAOUM nous attend pour un goûter et un « Studio photo Fesses » Photo des fesses de tous les « engagés »( public bénévoles) mais également des visiteurs prêts à offrir l’image de cette partie intime si ce n’est défendue C’est par le stratège du déplacement de la focale sur une autre partie de notre anatomie que la réalisation de ces clichés peu compromettants à lieu… Fesses un spectacle à venir ( fév 2015) qui ne manquera pas de nous amuser mais aussi de nous interroger sur cette partie si délicate de notre corps.
Résolument jeune et contemporaine, la sélection du VIVAT et de sa pétillante directrice Eliane Dheygere, nous convie à découvrir les prémices de la pièce chorégraphique qui nous sera proposée en ouverture du festival Vivat la danse ( un évènement phare de la danse contemporaine sur l’Euro région).
C’est à Vincent Dupont chorégraphe expérimenté et reconnu pour son travail conceptuel et sensible qu’elle a commandé une pièce jeune public (en fait, tout public à partir de 9 ans) dont la poésie contemporaine et le mode original de diffusion ne manquera pas de captiver le public.

Stéréoscopia, Une étonnante expérience sensorielle en relief ! « L’espace scope est créé par une frise très basse sur l’ouverture du cadre du théâtre. L’espace stéréo est celui proposé par des casques audio pour chaque spectateur. C’est la vision d’un monde à l’horizontale où la droite et la gauche déséquilibrent la perception ; entre attraction et répulsion, entre son propre corps et le corps de l’autre. Entre ces deux corps qui se rapprochent et s’éloignent, se frôlent, les sons créent l’écart entre ce que l’on voit et ce que l’on entend. »Extrait du site du VIVAT
Cela fonctionne et malgré le fort taux d’abstraction du propos, les plus jeunes spectateurs sont très investis par ce processus visuel et auditif. C’est avec discernement et beaucoup de jugeote qu’ils interrogent l’équipe au retour du spectacle. A suivre …
Le pédibus est le mode privilégié choisi par la plupart des spectateurs pour rejoindre La COOP. Cette salle de spectacle du Lycée Gustave Eiffel est fidèle partenaire du Vivat dans l’accueil et l’organisation de résidences et spectacles en lien avec la vie étudiante de l’établissement.
A cette occasion, c’est dans un esprit résolument jeune et dynamique qu’un bal participatif ( Encore !!! me direz-vous) est organisé afin de mettre en mouvement la totalité du public rassemblé. Let’s dance.

Si la forme redondante de ce mode de mise en relation superficielle du public à des fins de rassemblement festif et faussement populaire m’agace un peu (je comprends que certains rechignent particulièrement à ce type de manipulation toute bienveillante qu’elle soit). C’est avec bonne humeur (ne soyons pas bégueule) que nous y allons, engagés par la présence de quelques bons amis complices du stratège d’enrôlement. Soirée à thème Rock n’roll. Les looks gominés, banane et choucroute de nos camarades costumés de chemise à carreau, jupons corolles et faux tatous font sourire. A cela l’ambiance boule à facette et le cocktail de bienvenue nous font oublier toute réserve. Nous voici embringués pour une folle soirée Attention, il est hors de question de rester assis. C’est avec une réelle volonté de nous faire bouger que Bérénice Legrand investigatrice la CIE la Ruse http://www.laruse.org/ et sa comparse Sandrine Becquet nous convient à un bal résolument rock, subtilement gourmand et (quelque peu) curieux. Let’s dance : plus d’une heure durant nous nous trémousserons avec entrain sur les partitions rock d’Elvis à Téléphone en passant par Lou Reed et les Rita Mitsouko L’équipe de coach nous guide avec joie et bonne humeur . Ouf quelques temps pour souffler se désaltérer, remplir les batteries avec de curieuses et nostalgiques friandises. Concours de bubble gum et sucre pétillant pour toute addiction à la danse. Yes we can Let’s dance and rock le VIVAT for ever.
Autre lieu autre forme d’ouverture de saison. Au Gymnase, c’est dans le cadre des journées du Patrimoine qu’avait lieu la sortie de résidence d’Emmanuel Eggermont
Emmanuel EGGERMONT L’Anthracite. Strange Fruit Suivi d’une autre Répétition publique :
Cécile Loyer, UNE PIECE MANQUANTE
Création 2014
Chorégraphie : Cécile Loyer Interprètes : Éric Domeneghetty, Éric Fessenmeyer, Mai Ishiwata, Cécile Loyer Musique : Sylvain Chauveau Lumières : Jonathan Douchet
Notes d’intention de l’auteure
« Comme Moments d’absence, la précédente pièce de Cécile Loyer, Une pièce manquante cherche à créer le trouble, le doute chez les spectateurs en questionnant la frontière entre jeu et réalité. Mais, cette fois, l’entrée en matière s’opère par le biais d’un classique de l’histoire du théâtre. Ce spectacle se fonde en effet sur La Tempête de Shakespeare, non tant la pièce elle-même que certains de ces aspects : il s’agit d’une tragicomédie féerique, du récit d’un naufrage, qui débouche sur l’isolement des protagonistes dans un lieu inconnu, de leur perte de repères, et du doute qu’ils éprouvent sur leurs identités respectives.
Choisir ce texte comme point de départ, c’est installer d’entrée (pour mieux les mettre en pièces) le code du théâtre et l’imaginaire du conte comme cadre de la pièce.
Mais, alors que la pièce de Shakespeare s’ouvre sur une tempête qui mène à un naufrage, puis à une accalmie et à un dénouement heureux, Une pièce manquante n’est que bourrasques, vagues déferlantes, crachins et tourbillons. Tandis que les danseurs multiplient les tentatives pour jouer la première scène de La Tempête, la tempête s’empare d’eux, la raison prend l’eau et le théâtre lui-même prend l’eau et commence à couler. Dès lors, les places, les rôles, se modifient ; les rapports de force s’inversent, les danseurs refusent d’être dirigés, la chorégraphe démissionne, le groupe se divise et des alliances se nouent, et ce flottement autour des questions « qui est qui ? » et « qui fait quoi ? » entraîne la pièce vers une autre pièce, hors-cadre celle-là, hors scène.
L’espace, jusqu’alors cerné par la lumière, est mis à nu, sans coulisse, ni fond de scène, la structure du théâtre est à vue, la scène s’élargit aux dimensions de la salle et le public est aussitôt pris à témoin de ce « disfonctionnement ».
Ainsi, Une pièce manquante déjoue les attentes pour remettre en cause les relations conventionnelles entre le metteur en scène, les acteurs et le texte, entre le public et les interprètes. Dans le naufrage de cette tentative de mise en scène de La Tempête, c’est donc non seulement une autre pièce qui est donnée à voir, mais aussi une autre forme de théâtralité qui est proposée. ». Extrait du site http://www.cecileloyer.com/repertoire/

Et comme je lui faisais remarquer au retour de cette présentation Ce que nous avons vu correspondait parfaitement à ses intentions Certes il n’est pas nouveau de faire du théâtre dans le théâtre et si la pensée dé structuraliste semble être le fondement de ce processus quelque peu conceptuel. Ce n’est que pour mieux faire valoir la part des interprètes qui mènent avec brio un suite chaotique d’évènements à la fois drôles quelques peu burlesques. Non sans rappeler le passage de la chorégraphe chez Caterina Sagna et Thomas Lebrun.
Un bien curieux spectacle, débutant comme si les comédiens nous avaient invités dans leur théâtre quotidien. Le spectacle démarre presque à notre insu. On se retrouve vite plongé dans une succession de moments où corps et texte se rejoignent, s’entrechoquent alors que tout s’enchevêtre à grande vitesse et que la danse se fait théâtre du chaos. Un temps salvateur et nécessaire se produit comme par magie. La danse sensible de Mitsuyo Uesugi s’exprime dans un mouvement fluide qui se joue de l’apesanteur et de l’espace L’écoute introspective du corps comme matière à la métamorphose invoque la figure tutélaire du Butho. Le spectre de la poésie de Josef Nadj (Cécile Loyer a participé à de nombreuses créations) paraît et disparaît au détour d’un savant jeu de lumière et d’une danse parfaitement accomplie
Un spectacle original quelque peu anti conformiste où les attitudes prennent forme.
Un excellent choix de programmation par Céline Bréant directrice du Gymnase CDC de UNE PIECE MANQUANTE pour le prochain Festival Grand Bain( avril 2015) . A nous d’être les privilégiés et de découvrir cette pièce.
Benjamin Bertrand La nudité dans l’art LAM
En préambule à la rediffusion de la colossale TRAGEDIE Olivier Dubois création Avignon 2012
Ce jeune interprète nous a enchantés de sa lumineuse présence lors de la rencontre organisée au LAM sur la question de la nudité dans l’art. Et pourtant cela a failli très mal tourner dès le début … La personne se prétendant historienne de l’art dont le nom m’échappe a failli complétement gâcher cet « entretien » incapable de gérer son PC et encore moins un power point Un discours plat pré établi sur une sélection d’œuvres ne faisant même pas partie de la collection du musée. Sans compter sur la présence malveillante de personnes proches du statut de dégénérescence cérébrale (membre des amis du musée…) dont le mépris et l’animosité face à tant de jeunesse et d’intelligence ne faisait que tarir leur ignorante et pédante étroitesse d’esprit.
Ouf par une pertinente intervention du public ( hi hi hi) la séance a pu reprendre sous de meilleurs hospices et c’est avec beaucoup de finesse et d’intelligence que Benjamin nous a éclairé à propos du spectacle TRAGEDIE que nous sommes allés voir à nouveau.
Beaucoup de choses ont été dites Ce spectacle est un véritable uppercut. Un ballet guerrier d’une terrible beauté. Aussi je ne complèterai pas la revue de presse Mais vous sollicite quelques images.








Bon je ne vous ai pas parlé des spectacles à venir… Mais je pense que vous êtes suffisamment autonomes et émancipés pour faire votre programmation au sein de nos scènes amies Et puis je cesse la com* et pense sérieusement réduire la fréquence des pages actu préférant me consacrer à un travail plus réflexif d’écriture et d’accompagnement des structures amies pour la diffusion de l’art Vous pouvez aussi me suivre sur la page Face book https://www.facebook.com/pascale.logie pas dis que l’on me retrouve partout mais…
N’oubliez pas NEXT Time …http://www.nextfestival.eu/fr ET pour tout savoir sur le NEXT http://nextfestival.wordpress.com/2014/10/31/14-11/
* Quand la « com » s’empare du théâtre http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/10/01/quand-la-com-s-empare-du-theatre_4498460_3232.html